Expositions
Exposition personnelle de Jean-Marc Bustamante
3 février - 28 mars 2010
Le projet a été réalisé dans le cadre de l'Année croisée Russie-France 2010 sous le patronage du Ministère de la culture de la Fédération de Russie et de l'Ambassade de France en Fédération de Russie..
Jean-Marc Bustamante est devenu un des leader du mouvement d'une soi-disant "photographie plastique" qui a fait révolution dans l'art des deux dernières décennies du XX siècle. Depuis 1978 Bustamante a présenté ses photos au public comme une forme de peinture. Il était parmi ceux qui ont défini la tendance prépondérante dans l'art contemporain - depuis les expositions à Vancouver et Dusseldorf, et ensuite à New York et Paris, la photographie a été définitivement inclue dans le domaine du grand art et la frontière entre ces deux milieux est effacée. Quelques artistes de ce mouvement (comme par exemple Andreas Goursky l'exposition de qui s'est tenue à la Fondation en 2008) ont continué à travailler avec la photographie et l'ont préférée comme la méthode la plus expressive. Les autres comme Jean-Marc Bustamante ont élargi le domaine de leurs recherches artistiques en recourant à la sculpture et la peinture.
Jean-Marc Bustamante est connu par ses installations conceptuelles dans lesquels il réussit à créer la combinaison surprenante d'un design ornemental et d'espace architectural et aussi une peinture unique sur plexiglas.
Le peintre a présenté à Moscou l'exposition reflétant d'une manière plus complète l'évolution de son uvre commençant par les photos de la fin des années 70 jusqu'aux uvres pittoresques sur plexiglas.
Ainsi, un projet qui a été présenté à Moscou peut être nommé la première exposition retrospective de Bustamante.
L'exposition est devenue en quelque sorte "une installation totale" (le peintre était le commissaire et l'auteur de l'exposition) et a présenté les différents aspects de l'uvre de Jean-Marc. Grâce à l'ordre chronologique, au croisement de motifs, titres, couleurs et matériaux différents l'exposition a donné au spectateur la possibilité de ressentir et de reconstruire les liens qui unissent la photographie, la sculpture et la peinture.
Dix collections et musées européens ont pris part à l'exposition y compris le musée S.M.A.K. (Gand, Belgique),Musée de Saint-Ètienne (France) et Fonds régional de l'art contemporain de Paris (FRAC).
Un catalogue a été édité à l'occasion de l'exposition. Il comprenait des articles d'Alfred Packman, Christian Bernard et Pauline de Laboulaye. Cette édition n'est pas seulement un catalogue d'uvres montrées à l'exposition. Les images reproduites dans le catalogue ont dans leur fond l'expérience des expositions dans les différents musées, galeries, biennales et espaces d'exposition privés et reflètent tout l'éventail de l'uvre de Bustamante.
Jean-Marc Bustamante. Biographie
"Je préfère occuper une position intermédiaire", - dit Jean-Marc Bustamante, qui renonce toujours à un moyen d'expression en faveur d'un autre. Voilà pourquoi dans ses uvres est évidente la passion pour l'enchainement des phénomènes: l'artiste mélange une photographie avec une toile picturale, la figuration avec l'abstraction, les formes libres avec des motifs bien établis, l'achevé avec le chaotique, la transparence avec la matatité, la théorie constructiviste et son application pratique. Jean-Marc Bustamante est l'un de ces artistes français contemporains qui sont reconnus au niveau international: ce n'est pas par hasard qu'il a été choisi pour représenter la France à la 50-ème Biennale de Venise en 2003. Actuellement, il enseigne à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts à Paris.
Jean-Marc Bustamante est né à Toulouse en 1952. Déjà à un âge précoce, il se tourne vers le genre de la photographie. En 1975, il travaille avec le photographe et cinéaste William Klein. En 1978, il décide de regarder le monde à travers l'objectif d'une très grande caméra extérieure (20x25 m). C'est comme cela qu'apparait un cycle "Tableaux/Pictures, 1978 - 1982": les paysages fortement éclairés, des lieux sans nom où, paraît-il, l'homme n'avait jamais été auparavant, mais qui, néanmoins,mais qui gardent plein de traces de sa présence, et la périphérie de la ville, le plus souvent la banlieue de Barcelone. En raison de l'extrême précision des images produites sur la caméra d'extérieur, en raison de la taille gigantesque des estampes, ainsi que parce que chaque photo est imprimée qu'une seule fois, Jean-Marc Bustamante transforme ses uvres (pour désigner lesquelles il utilise le terme "un cliché lent") en une image photographique. Ils deviennent de purs objets de vision, ce qui oblige le spectateur à regarder attentivement la toile, pour éventuellement voir en lui une étrange évidence de sa propre existence, de sa fragilité et de sa finalité.
Dans la période de 1983 à 1987, poursuivant la recherche de liens entre l'objet et l'image, il crée un cycle d'objets et d'installations en co-création avec le peintre-visualiste Bernard Bazile sous le pseudonyme commun BazileBustamante. Leurs uvres sont imprégnées de références infinies vers d'autres peintures, vers l'architecture et la sculpture. En 1988, Bustamante est retourné au travail indépendant. À cette époque, ses uvres sont une interaction continue entre des moyens déjà utilisés, mais maintenant dans des compositions en deux et en trois dimensions. Ils donnent l'impression d'incomplétude et même de détachement: soit les installations sont placées directement sur le sol, soit elles sont combinées de telle sorte qu'apparaissent des podiums, des tables, des vitrines, des cages, des étagères.
Dans la série "Lumière" (Lights, 1987 - 1991), l'artiste travaille avec des photographies des années 1930 et 1950, qu'il emprunte à des livres et des revues sur l'art et l'architecture. Les toiles sont des sérigraphies, agrandies et placées sur du verre organique. Selon le concept de Bustamante, les uvres devraient être situées à quelques centimètres du mur, ce qui produit l'effet de fenêtres-vitraux grisâtres. Le mur - à la fois le réflecteur et l'ombre - est destiné à souligner l'essence profonde de la toile. Ces "images de la mémoire" véhiculent un sentiment étrange de vide, provoquent des souvenirs irrécupérables: voici des photos d'enfance, voici une salle de classe, et voilà un appartement vide et un coin de musée...
Le projet photographique "Il manque quelque chose" (Something is Missing), lancé en 1995, son concept principal c'est un rappel. Et en effet, plusieurs photos sont de vrais clichés, pris au milieu de la vie urbaine: c'est exactement où les surprises guettent à chaque étape et où cxistent le jeu et l'individualité. Comme une sorte de "journal intime à l'envers" - la caméra 24x36 suit l'artiste dans ses voyages en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, en Israël, en Espagne et dans d'autres pays - comme si ce reportage original créait les chroniques des informations géographiques disparaissantes même si certains détails permettent encore d'identifier certains endroits. Le décalage, le repositionnement, le déplacement est le thème principal du cycle. Les références à des formes, des couleurs, des actions poussent vers le dialogue-l‘échange et font ressortir dans la conscience du spectateurs des sujets qui ne se fanent jamais.
Dans la série "les Panoramas", que l'artiste commence à la fin des années 1990, Bustamante se tourne à nouveau vers la sérigraphie. Sur le verre organique il y a encore des images agrandies, mais maintenant ce sont déjà des uvres impulsives, extrêmement personnelles, passionnelles qui ont été attrapées par l'objectif et comme si elles étaient congelées ou insérées dans le plexiglass. La photo est placée à quelques centimètres du mur, et les zones de couleur de l'image projettent des ombres sur sa surface. Les "panoramas", tout d'abord, sont enracinés dans une expérience intangible de transparence et de couleur.
Le cycle "Trophées" (Trophies), débuté en 2005, est un véritable jeu multi-couche. Chaque couche de verre organique monochrome est encastrée dans une plaque d'acier galvanisé et est située entre cette plaque et le mur. L'image est découpée et fixée sur le métal avec une lampe à souder, avec la préservation de la ligne trajectoire frémissante. Entre le géométrique et l'organique se produisent des mouvements oscillatoires. L'uvre est placée verticalement, puisque les plaques monochromes ne sont jamais entièrement visibles, et les images s'ouvrent et se ferment devant la surface unicolore, comme un léger dépôt.
Jean-Marc Bustamante
Born in 1952 in Toulouse
“I like to be in a kind of in-between place”, says J.M Bustamante, who is forever shifting from one medium to another, and working his way into the relationships between things: between photography and painting, between abstraction and representation, between certain free and random forms and other more constructed forms, between the finished and the irregular, between transparentness and opaqueness, and between construction and appropriation. Jean-Marc Bustamante is one of those contemporary French artists who enjoys international recognition. He was chosen to represent France at the 50th Venice Biennale (2003). He is currently teaching at the Advanced School of Fine Arts in Paris.
Born in 1952 in Toulouse, he turned at a very early stage to photography. In 1975 he worked with the photographer and film-maker William Klein. In 1978, in electing to look at the world through a very large field camera (20 x 25 m.), he produced hisTableaux/Pictures (1978-1982): luminous landscapes, nameless places which seem dehumanized yet saturated in human traces, on the outskirts of cities, and near Barcelona in particular. Through the precision of his field camera photos, the monumental format of the prints, and the fact that each photo is printed just once, J.M. Bustamante transforms these photos, which he describes as “slow snapshots” into nothing less than photographic pictures. They are pure objects of vision forcing the viewer to take a long look, in the end perceiving a strange record of his own existence, his fragility, and his finiteness.
Between 1983 and 1987, keen to explore the links between object and image, he produced objects and installations with the visual artist Bernard Bazile, under the name BazileBustamante, with endless references to painting, architecture, and sculpture. In 1988 he reverted to working on his own. His works were an ongoing back-and-forth interplay between these same media in two- and three-dimensional compositions, with a vacant, unfinished look about them, often placed directly on the floor, or made to form tables, podiums, showcases, cages and shelving.
In the Lights series (1987-1991), photos dating mainly from the 1930s, 1940s and 1950s, discovered by Bustamante in books and art and architectural magazines, were re-photographed and printed as silkscreened enlargements on transparent Plexiglas, and affixed an inch or two from the wall, giving them the look of grayish stained-glass windows. The wall, at once a reflector and a shadow, revealed the work. As “images of memory”, these photos distill an uncanniness and a feeling of absence, rekindling a time forever gone: images of childhood, a school classroom, a deserted apartment, a museum room…
The photographic project Something is Missing, embarked upon in 1995, puts across the idea of a reminder. But many pictures are “real” snapshots taken in the middle of cities, with a place reserved for surprises, playfulness and the individual. Like a sort of anti-logbook—kept clutching a 24x36 camera throughout long journeys in South America, the United States, Israel, Spain and perhaps other places too—the reportage goes in quest of the disappearance of geographical information, even if certain details at times make it possible to identify certain places. The real theme is displacement. References of forms, colours and actions give rise, in the onlooker, to exchanges in every sense and inexhaustible scenarios.
With his Panoramas, which he started to create in the late 1990s, Bustamante returned to the process of silkscreening a previously enlarged image on Plexiglas, but this time based on very impulsive, intimate, hot drawings that are photographed and in a way frozen or glazed in the Plexiglas. The sheet is set slightly away from the wall and the coloured areas cast their shadows on the wall’s surface. These Panoramas stem, above all, from an almost immaterial experience of transparentness and colour.
The Trophies series started in 2005 is a veritable work of strata; each sheet of monochrome Plexiglas is caught in a sheet of zinc-plated steel and placed behind this latter but in front of the wall. The drawing is cut out and fixed in the metal by blowtorch, keeping exactly the quivering of the line. To-and-fro movements occur between the geometric and the organic. The work stands up because the monochrome is never completely uncovered, with drawings opening and closing in front of the monochrome surface, like a sensitive plaque.