Expositions
La mode et le style en photographie 2007
12 avril - 14 mai 2007
Du 12 avril au 16 mai les salles de la Fondation ont accueilli trois expositions photos dans le cadre du Festival International de Moscou "La mode et le style en photographie - 2007" mené par le Gouvernement de Moscou, le Comité de la Culture, le musée "Maison moscovite de la photographie" et la Maison européenne de la photographie.
Bruno Mouron et Pascal Rostain. "Trash"
Projet réalisé avec le soutien de la société "Comstar".
Environ il y a quinze ans dans le quotidien "Le Monde" est apparu un article avec un tel contenu: le professeur de sociologie de l'université expliquait les principes de son travail de recherche, le but duquel était d'étudier la consommation et le comportement social des citoyens en analysant le contenu de leurs poubelles.
Les paparazzi Bruno Mouron et Pascal Rostain ont trouvé magnifique cette idée qui allait de pair avec leur profession. Ils ont décidé de fouiller dans les ordures de leurs clients habituels - des stars. Ils ont commencé par les poubelles de Brigitte Bardot, George Marchais, Gerard Depardieu, après ils ont continué cette aventure et cette expérience de l'autre côté de l'océan à Los-Angeles, dans les poubelles des vedettes comme Marlon Brando, Jack Nicholson, Madonna, Michæl Jackson et même Ronald Reagan.
Ils utilisaient des procédés de paparazzi mais ces méthodes sont aussi utilisées lors des études sociologiques - il s'agissait d'une recherche, collecte et tri rigoureux des déchets qui constituait le produit de base pour leur projet. La classification détaillée élaborée des produits consommés par les stars a permis de faire la lumière sur le côté de leur vie caché des regards indiscrets. Ainsi, ces déchets, ces rebuts, ces objets répugnants collectés, classés dans un ordre défini et photographiés dont on ne parle pas et dont on se débarrasse, se transforment en objets qui s'étalent à la vue de tout le monde.
Le but de l'art selon les organisateurs de l'exposition est "de revoir les valeurs et de changer de point de vue". Il semble que l'exposition ait permis au public de faire quelques déductions sur la civilisation des marques contemporaines, de marketing et des affiches en vertu de contemplation des déchets de ses représentants éminents.
Lors de la préparation du matériel a été utilisé la préface au livre "Trash" de B. Muron et P. Rostain paru aux Editions du Regard.
Sarah Moon "La sirène d'Auderville. Basé sur le conte de H. C. Andersen"
Projet réalisé avec le soutien de la société Sony.
La salle obscure de la Fondation est temporairement transformé en un cinéma improvisé. Ce sont seulement les photos en noir et blanc qui sont accrochées au murs qui sont éclairées. Ce sont les images d'un court-métrage muet qui est montré en boucle sur l'écran situé au milieu de la salle. Il semble que le décor monochrome forment une unité avec le projet de Sarah Moon "La sirène d'Auderville". Le film n'a pas été stylisé comme le cinéma ancien par hasard, il y a une impression que l'auteur a planifié de ressusciter Son Altesse le cinéma en son état initial. Viennent à l'esprit les titres de cinéma oubliés il y a longtemps - "Le grand muet", "Stand-in". Comme Sarah Moon a avoué lors d'une interview "le pionnier de la force d'une image et d'une image visuelle" était pour elle Sergueï Eisenstein.
Ça fait plus de trente ans que Sarah Moon fait de la photo, ce qui lui a permis d'être connue dans le monde entier, maintenant elle est passionnée par le cinéma. Les sujets et les personnages de Sarah Moon sont magnifiques et les procédés principaux de son uvre - une image floue, la frontière chimérique entre la réalité et le mythe qui est toujours effacée.
"La sirène d'Auderville" termine la trilogie de Sarah Moon fondée sur les sujets célèbres des contes. Ses uvres précédentes étaient les films "Le fil rouge", fondé sur le conte de la Barbe bleue et "Le cirque" basé sur "La petite fille aux allumettes".
Les événements du film "La sirène d'Auderville" se tiennent à notre époque dans un port maritime du nord parmi les docks et les débarcadères et la sirène est amoureuse non d'un prince charmant mais d'un plongeur. Un fameux sujet n'a pas été beaucoup changé - c'est un conte triste sur l'amour malheureux pour lequel la sirène échange sa voix contre les pieds et apprend bientôt que celui pour qui elle a fait ce grand sacrifice aime une autre...
Certainement, encore une visite à Moscou et l'exposition de Sarah Moon, la légende vivante de la photographie mondiale et invitée fréquente des festivals de la Maison de photographie est un événement important de la vie culturelle de la capitale. à Moscou elle a déjà son propre public et admirateurs.
Martial Cherrier. "Envole-toi ou meurs"
Projet réalisé avec le soutien de la société Comstar.
Qui est Martial Cherrier? Les définitions standard ne sont pas applicables. On peut l'appeler photopeintre, scientifique ou philosophe - tout ça serait vrai et en même temps loin de la réalité. Il est une sorte d'intellectuel qui cherche, presque dans le genre de Faust qui essaie de rationaliser le chaos et d'entrer à l'intérieur des objets, attribuer les noms corrects à tout. Oh, combien de fois dans les temps et époques différents dans la culture de l'Est et de l'Ouest apparaissaient de telles tendances.
En ce moment Martial Cherrier est pleinement occupé par le phénomène des body-builder qu'il observe( notamment, dans ses articles) de différents points de vue. Cherrier décrit les aspects inattendus survenus à l'athlète pendant la préparation de la transformation, en particulier, de caractère psychologique. En s'approchant à l'état d'une perfection physique, en devenant plus massif et en donnant à ses formes une masculinité maximale, d'un coup l'athlète commence à sentir la fragilité croissante de son corps et même son comportement commence à ressemble à celui d'une femme. Martial Cherrier reflète cette mutation, ses retombées paradoxales dans la série "Envole-toi ou meurs" en recourant à une métaphore des culturistes-papillons.
Ces "papillions" ont bien sûr des prénoms. Chacune a le sien - Idergine, Vinstraul, Dinabolon, Lievotirox, Trohobolain, Parabolan, Csinomel, Gumatrope, Cleregile, Chinoselin, etc. De toute façon c'est exactement ces écriteaux qu'on peut voir sur les ailes des "papillons" mis par Martial Cherrier en boîtes. Ce sont les noms des médicaments, des dopages et des hormones de croissance qu'un body-builder doit prendre tous les jours. Les produits pharmaceutiques cités, leur emballage, dosage et terminologie , les rimes riches proposées par leurs noms et la magie de leur influence directe sur l'organisme - tout cela occupe une place primordiale dans l'uvre et la vie de Martial Cherrier.
Lors de la préparation de l'article ont été utilisés les extraits, avec abrègements et en nouvelle rédaction, d'un communiqué de presse élargi de la Maison Moscovite de Photographie, auteur-Jean-Yves.