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"Arts Actualites Magazine", Mars 2004
Les peintres russes du VALET DE CARREAU.
Premier point a éclaircir. Pourquoi cette appellation ludique ? Parce que selon Jean-Claude Marcadé, historien d'art: "ce groupe se voulait le représentant de la jeunesse vigoureuse, de l'affirmation de soi, d'une culture corporelle incarnée et sensuelle et d'une certaine marginalité un peu louche." Quatre criteres qui feront de cette avant-garde russe imprégnée de Cézanne et des fauves, le point d'ancrage de la peinture moscovite au début du XXe siecle.
I existe une charte des statuts de l'association d'artistes «Le Valet de carreau». Elle a été établie en 1911 a Moscou. A la premiere lecture, ses regles ne semblent pas différentes de celles opérées aujourd'hui. La particularité réside avant tout dans l'originalité des ouvres et des artistes. Avant le 10 décembre 1910, personne n'avait entendu parler du "Valet de Carreau" si ce n'est par le biais d'une carte de jeu. L'exposition entendue comme telle et présentée a Moscou chamboula les convenances picturales du beau monde. Une nouvelle cage aux fauves était née: Mikhail Larionov, Natalia Gontcharova, Piotr Kontchalovsky, Ilja Machkov, Alexandre Kouprine pour ne citer qu'eux firent plus que sensation. «Le Valet de Carreau» était né. Les influences de Cézanne, de Gauguin ou encore de Matisse sont inhérentes a cette aspiration naturelle et expressionniste de la couleur. Comparée a St Pétersbourg, Moscou est une ville associée a la spontanéité, a la sensualité de la nature ou la vigueur de la couleur et des formes devient vitale. Jusqu'en 1916, cette association a pu exposer de grands noms tels que Malevitch, Kandinsky mais aussi Picasso, Matisse, Braque, Derain. La Révolution de 1917 mettra fin aux activités du Valet de Carreau malgré un sursaut dans les années 20 et une rétrospective en 1927 a la galerie nationale Tretiakov.
Harry Kampianne